11/10/2025

Autour de Saint-Barthélemy : À la découverte des hameaux oubliés du Morbihan

Pourquoi explorer les hameaux autour de Saint-Barthélemy ?

  • Patrimoine préservé : Avec plus de 5 000 hameaux ou lieux-dits dans le Morbihan (source : GéoBretagne), la densité des écarts ruraux y est remarquable. Beaucoup ont gardé une authenticité forte : bâtisses séculaires, puits en pierre, petites chapelles non restaurées.
  • Tranquillité, lenteur, simplicité : Ici, la vie file au ralenti. Idéal pour sortir du tumulte et découvrir la Bretagne autrement.
  • Biodiversité : Haies champêtres, vieux vergers, bocages et prairies humides offrent un refuge à de nombreuses espèces.
  • Rencontres improbables : De nombreux artisans, producteurs, maraîchers et créateurs ont choisi ces coins pour s’installer et y travailler, loin des flux touristiques massifs.

Carte d’identité : les hameaux, pierre angulaire du Morbihan rural

Pour comprendre la spécificité des hameaux, un détour par l’Histoire s’impose : le Morbihan compte un tissu très dense d’écarts. Beaucoup remontent à l’époque gallo-romaine, d’autres au Moyen Âge, époque où la paroisse se structurait autour de petits groupes de fermes isolées, souvent liées à une source, une chapelle ou une croix de carrefour. D’après l’Insee, plus de 55% des habitants de Saint-Barthélemy résident aujourd’hui hors du bourg principal, notamment dans ces hameaux et villages (source : Insee 2021).

Le mot « hameau » ou « village » désigne ici un groupe d’habitations (souvent moins d’une vingtaine) proche d’une petite route, éclaté dans le paysage bocager.

Six hameaux à (re)découvrir près de Saint-Barthélemy

1. Kerdévot : L’âme cachée derrière la chapelle

Niché à moins de 2 km à vol d’oiseau à l’est de Saint-Barthélemy, Kerdévot s’ouvre au bout d’un chemin de terre, invisible depuis la route. Ce minuscule hameau vibre autour de son joyau, la chapelle Notre-Dame de Kerdévot, érigée au XVI siècle et dédiée à la Vierge, inscrite à l’Inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1930 (source : Service Patrimoine Région Bretagne).

  • À ne pas manquer :
    • Sa fontaine à dévotion, réputée pour guérir les rhumatismes.
    • Un if pluriséculaire, rare dans le coin.
    • Le pardon du 15 août qui attire chaque année une centaine d’habitants des environs.

Ici, le temps semble avoir suspendu son vol. Deux anciennes longères, quelques granges, des sentiers étroits bordés de mousses épaisses. Si vous aimez le charme simple des vieilles pierres et l’ambiance des lieux sacrés, ce détour s’impose.

2. Le Bas-Bretagne : Ruelles, lavoirs et vieilles traditions

À peine à 3 kilomètres au sud-ouest du centre-bourg, ce nom singulier évoque déjà une autre Bretagne. Le Bas-Bretagne réunit moins de dix maisons principales, alignées autour d’une micro-place avec lavoir et abreuvoir. Jusqu’aux années 1980, le lavoir servait encore de « pôle social » : chaque jeudi, on y lavait le linge en échangeant les nouvelles du canton. Un panneau pédagogique, posé par la commune, raconte cette histoire.

  • À découvrir sur place :
    • Lavandières sculptées sur la vieille pierre.
    • Fours à pain encore fonctionnels (certains habitants en font des démonstrations, contactez l’association Saint-Barth’Histoire).
    • Légende locale du « Chien noir de la fontaine » – un récit hérité des veillées d’antan.

On y croise souvent des hérissons et, avec un peu de patience, le vol rasant d’une chouette hulotte en soirée.

3. Penhoët : L’école des arbres et de la lumière

Disséminé entre prairies, haies et petits bois, Penhoët ne compte pas plus que trois foyers principaux aujourd’hui. Ce village fut, jusqu’après 1950, l’un des plus peuplés de la commune, avec une école communale accueillant jusqu’à 47 élèves en 1932 (source : Archives communales de Saint-Barthélemy).

  • À voir et ressentir :
    • Restes du muret de la cour d’école, toujours visibles.
    • Points de vue panoramiques sur les landes environnantes et, par temps clair, jusqu’à la vallée du Blavet.
    • Chemin creux menant à un ancien puits, bordé de châtaigniers.

Un site parfait pour les amateurs de randonnée et d’observation d’oiseaux : busards, linottes, geais et, parfois, bécasses en migration d’automne.

4. Kermelin : Entre menhirs et silence

Paisible hameau situé à 5 minutes en vélo du bourg, Kermelin intrigue par la présence d’un menhir couché, discret, camouflé sous la ronce et la bruyère. Il fait partie de l’inventaire des mégalithes du Morbihan (source : ministère de la Culture).

  • À voir :
    • Le menhir, de près de 2,8 m de long, doté d’un rare décor gravé en arête de poisson.
    • Un petit oratoire dédié à saint Méloir, patron des laboureurs.
    • Un panorama sur les champs de lin au printemps (production historique du secteur).

Ambiance buchée et chants d’alouettes rythment les promenades matinales. Les botanistes y trouveront des orchidées sauvages en mai.

5. Le Rest : Sur les traces des carriers

Le Rest, au nord de la commune, niché près d’une ancienne carrière de granit, fut jusqu’aux années 1950 un lieu dynamique ; une dizaine de familles vivaient ici, travaillant la pierre destinée aux maisons des alentours (source : Inventaire du patrimoine, Région Bretagne).

  • À explorer :
    • Les restes des puits de carrière et un abri creusé dans la roche.
    • Deux maisons aux encadrements de portes en pierre de taille, datées par gravure (1862 et 1871).
    • Sentier thématique aménagé (panneaux) sur la vie des carriers et tailleurs de pierre.

On y trouve encore des copeaux de granit au sol, tandis que la mousse envahit peu à peu ce qui reste des installations artisanales. Atmosphère paisible et le cri de la buse dans l’air : Le Rest invite à la rêverie et à la mémoire ouvrière du Morbihan.

6. Botloré : La vie cachée du bocage

Botloré ne figure sur aucune carte touristique. Ce hameau réunit, autour d’un chemin semi-ombragé, quatre anciennes habitations agricoles et un lavoir récemment restauré. Ici, il n’est pas rare d’entendre le loir ou de surprendre une couleuvre dans l’herbe haute.

  • À découvrir :
    • Vieux pommiers, cousus d’espèces locales comme la Marie Ménard (variété ancienne typique du bassin de Pontivy, source : « La Pomme en Bretagne », Penn Ar Bed n°59, 2022).
    • Lavoir refait à l’identique, grâce à une mobilisation habitante remarquable en 2018.
    • Ambiance campagne authentique, loin des axes passants.

Un coin fait pour ceux qui cherchent le calme total et souhaitent humer l’air de la Bretagne profonde.

Conseils pratiques pour explorer ces hameaux

  • Privilégier la marche ou le vélo : La majeure partie de ces sites sont accessibles par des chemins ruraux ou voies communales étroites. Prévoyez de bonnes chaussures et, l’été, de quoi vous protéger du soleil.
  • Respecter les lieux, la nature et ses habitants : Beaucoup de ces hameaux sont habités. Saluer, ne pas rentrer dans les propriétés privées, garder son calme et refermer les barrières.
  • Cartes et applications : Geoportail.fr, l’application IGNrando’ ou OpenStreetMap proposent des cartes très à jour de la région.
  • Périodes propices : Le printemps pour la floraison, l’automne pour la lumière rasante et la cueillette de pommes/mûres sauvages. L’hiver, les sentiers sont plus humides, mais les paysages dévoilent des surprises : arbres têtards, haies rousses.

Envie d’aller plus loin ? Initiatives locales et découvertes

Autour de ces hameaux, plusieurs associations font vivre le patrimoine rural : restauration de chapelles, randonnées guidées, ateliers sur la pierre sèche ou le pommier local (contactez l’association « Saint-Barth’Histoire » ou la mairie pour connaître le calendrier). Quelques producteurs locaux ouvrent également leurs portes sur rendez-vous. Enfin, chaque été, un circuit de randonnée met à l’honneur les hameaux méconnus de la commune ; départ du bourg, fiches à retirer à l’office de tourisme de Baud Communauté (source : Baud Communauté Tourisme).

Explorer les hameaux de Saint-Barthélemy, c’est choisir la Bretagne loin des foules, intime et pleine de surprises : là où bat le cœur discret du Morbihan rural.

Pour aller plus loin