27/09/2025
Saint-Barthélemy tient son nom d’un apôtre, référence partagée par de nombreux villages français, mais son histoire s’ancre profondément dans celle du Morbihan. Située à une vingtaine de kilomètres de Pontivy et à moins de 40 km de Lorient, la commune s’est formée sur d’anciens territoires de landes, entre Blavet et Ével. La plus ancienne mention du bourg remonte au XVe siècle, moment où le nom « Sanctus Bartholomeus » apparaît dans les archives diocésaines de Vannes (source : Inventaire général du patrimoine culturel, Région Bretagne).
Si la paroisse s’est structurée autour de la chapelle primitive, il faut attendre le début du XIXe siècle pour voir le village prendre son visage actuel, notamment autour de son église et de ses quelques commerces. Avant cela, Saint-Barthélemy dépendait en grande partie de la seigneurie de Locmaria.
L’histoire locale se raconte avant tout dans le paysage. Ici, pas de château imposant, mais un dialogue constant entre champs, chemins creux, et zones humides. Jusqu’au milieu du XXe siècle, l’activité agricole prédomine. Les cultures vivrières, le lin (autrefois très présent dans le secteur), puis l’élevage, marquent le quotidien. On compte en 1892 plus de 110 exploitations à Saint-Barthélemy, majoritairement familiales, nombre qui va chuter avec l’exode rural et la modernisation agricole.
Les sentiers (encore très nombreux aujourd’hui) étaient des axes majeurs : chemins de traverse ou de petites routes reliant Saint-Barthélemy à Baud, Pluméliau ou Melrand. Ce réseau fait aujourd’hui la richesse du bourg pour les randonneurs et les promeneurs. En témoignent les balades accessibles, où l’on croise à la fois vestiges d’anciens murets, fours à pain, et fontaines modestes.
Saint-Barthélemy, c’est aussi une histoire de voisinage et de solidarité. Dès le XIXe siècle, la vitalité du bourg s’incarne dans les petits cafés, l’école communale (ouverte en 1841), et la mise en place de fêtes populaires autour du pardon de la Saint-Barthélemy. La laïcisation progressive des écoles (loi Ferry, 1882) marque un tournant important, tout comme l’arrivée progressive de la lumière électrique en 1929, puis de l’adduction d’eau en 1957 (Archives Départementales du Morbihan).
La commune compte longtemps plusieurs petites auberges et des commerces multi-services. À partir des années 1960, la population commence à augmenter, effet « retour au pays » et arrivée de nouveaux habitants cherchant le calme hors des grands axes.
Le bourg conserve un patrimoine discret mais évocateur. Parmi les éléments notables :
Hors du centre, on recense quelques fermes anciennes, dont celle du Parc, remarquable pour ses linteaux en pierre datés de 1808, et plusieurs fours à pain restaurés lors de fêtes locales.
Saint-Barthélemy a connu son lot d’histoires attachantes et d’anecdotes bien ancrées dans la mémoire collective :
Depuis la fin du XXe siècle, Saint-Barthélemy connaît une évolution notable. Après avoir frôlé les 630 habitants dans les années 1970, la commune a retrouvé aujourd’hui plus de 1300 résidents, avec une population jeune (presque un quart des habitants a moins de 18 ans d’après l’INSEE 2021). Ce dynamisme s’illustre par le maintien d’une école, la création d’associations sportives et culturelles, et un tissu commercial actif (boulangerie, bar-restaurant, supérette).
La commune attire aussi pour son cadre de vie, le calme renforcé par l’absence d’axe routier majeur et la densité du bocage. Beaucoup de familles trouvent à Saint-Barthélemy un équilibre entre accessibilité (10 minutes de Baud ou Pluvigner) et douceur rurale. L’esprit du village se nourrit aujourd’hui autant de ses racines que de la diversité nouvelle de ses habitants.
L’identité de Saint-Barthélemy ne se résume pas à ses pierres ou ses chiffres. Elle se ressent dans ses manifestations, héritages subtils des générations précédentes :
Ces événements sont autant de moyens de resserrer les liens, d’intégrer les nouveaux arrivants et de porter, sans fierté excessive mais avec une sincère joie, l’identité d’un village qui cultive l’art de bien vivre ensemble.
Saint-Barthélemy ne fait pas la Une des guides touristiques, mais c’est précisément ce qui fonde son identité : une discrétion alliée à une attention toute bretonne à la convivialité. Le bourg continue d’évoluer doucement, fidèle à sa vocation de lieu de vie et d’accueil. Le patrimoine, les traditions, le dynamisme de ses associations, et le soin porté au cadre de vie tracent les contours d’une commune qui, tout en restant attachée à sa mémoire, n’hésite pas à inventer de nouvelles façons d’être ensemble, à l’échelle humaine.
Envie de pousser la porte de ce village ? Il suffit d’une promenade pour comprendre ce qui fait le charme et la force tranquille de Saint-Barthélemy — un lieu où l’histoire continue d’écrire la vie quotidienne, en toute simplicité.