14/10/2025
Le vallon de la Sarre, à l’est du bourg, est l’un de ces lieux discrètement magnifiques. Ici, le ruisseau serpente entre prairies humides et talus bocagers. Depuis le sentier qui longe la rivière, plusieurs ouvertures offrent des vues sur le patchwork des champs et la silhouette de l’église de Saint-Barthélemy à l’horizon.
Le matin, la brume s’attarde souvent au-dessus de la Sarre (le phénomène est particulièrement fréquent en automne, quand la température de l’eau dépasse celle de l’air), et la lumière éclaire légèrement les versants nord. Ce site reste accessible en toutes saisons mais il faut prévoir de bonnes chaussures de mars à mai : les passages y sont parfois boueux.
À la sortie sud du village, la “butte du bourg” — nommée ainsi par les habitants — ne paie pas de mine, mais elle réserve une jolie surprise : une vue dégagée vers le sud et l’ouest, jusqu’aux communes voisines d’Inguiniel et de Melrand. On y accède en moins de dix minutes depuis la mairie. Ce spot est idéal en fin de journée, lorsque le soleil descend derrière les haies bocagères.
Au nord de Saint-Barthélemy, le bois de Trémelin s’étire jusqu’aux limites de Quistinic. Son point culminant, à près de 122 mètres, est le site le plus élevé du secteur. La montée, un peu plus sportive, est récompensée par une vue à 180 degrés sur la vallée du Blavet et les profondeurs boisées de la région.
Moins connu des touristes, Melrand borde la commune au sud-ouest. Ses hauteurs offrent plusieurs points de vue, dont le site officiel de la “Vallée de l’Art Gourin” (non loin du village de l’Art Gourin, coordonnées GPS : 47.9974, -3.1599). Ici, le relief se creuse fortement : la rivière l’Ével forme une vallée encaissée, un classique du relief morbihannais.
Le canal du Blavet, à 7 km à l’est de Saint-Barthélemy, sert de frontière naturelle entre les communes. C’est au niveau de Pont-Augan (commune de Baud) que le paysage prend une autre dimension. Un méandre du Blavet encadré de collines boisées offre un panorama apprécié des pêcheurs comme des marcheurs.
À 9 km au nord-est (commune de Saint-Barthélemy : lieu-dit Castennec), se niche le plus célèbre belvédère du secteur. Cette butte, à 108 mètres d’altitude, est chargée d’histoire : habitée dès l’Âge du Fer (source : Direction Régionale des Affaires Culturelles Bretagne), elle conserve les traces d’un oppidum. L’endroit surplombe le confluent du Blavet et de la Sarre : par temps clair, on distingue le clocher de Bieuzy et les reflets du canal.
Au sud-ouest, le lavoir de Kerguillaume, restauré par les habitants en 2018, se cache derrière une haie. Depuis la rampe qui y mène, la vue s’ouvre sur les prairies inondables : au printemps, elles forment un miroir saisissant pour le ciel, où nichent hérons et cigognes.
Sur le chemin de Saint-Jacques qui relie Pluméliau à Saint-Barthélemy, la croix de Kervihan marque une pause appréciée. Le panorama est modeste mais bucolique : une vue sur les toits de tuiles rouges, les pommiers (plusieurs vergers familiaux sont encore exploités), et, parfois, des troupeaux de vaches laitières au loin.
Les panoramas autour de Saint-Barthélemy se dévoilent à ceux qui prennent le temps. Pas de grand tourisme ici, mais une invitation à la contemplation, à quelques pas du quotidien. Chaque point de vue raconte une histoire : celle des habitants, des générations qui ont creusé les vallons, gardé les vergers, restauré les lavoirs.
C’est aussi la diversité qui frappe : à moins de dix kilomètres, on passe d’un bocage presque normand aux méandres sauvages du Blavet, en traversant des plateaux bien dégagés ou des tunnels de verdure. Si tous n’ont pas une renommée régionale, ils partagent ce charme discret, signature de la campagne morbihannaise.
Et pour qui sait lever les yeux ou s’arrêter au bon endroit, Saint-Barthélemy et ses environs n’auront plus de secrets. Le paysage se fait confident, compagnon de marche, ou simple témoin d’un instant suspendu.