Les plus beaux points de vue naturels sur le Blavet : guide de balades et d’observation

Le Blavet n’est pas qu’un simple fleuve du Morbihan. Avec ses 148 kilomètres de parcours, son histoire et ses paysages préservés (source : Wikipédia), il façonne tout un territoire entre Pontivy et Hennebont, avant de se jeter dans la rade de Lorient. Ses berges abritent à la fois zones humides, forêts, landes et barrages. Mais le Blavet offre aussi des panoramas uniques, parfois méconnus, accessibles depuis des belvédères naturels.

Les points de vue sur le Blavet, ce sont ces endroits en hauteur, dégagés, d’où l’on embrasse d’un regard la vallée, les méandres du fleuve, la diversité de ses rives. Certains sont discrets, d’autres nécessitent de marcher ou de sortir un peu des sentiers battus. Mais tous permettent de mieux comprendre ce qui fait la force tranquille de ce coin de Bretagne intérieure.

• La diversité des paysages : Des forêts touffues aux falaises de schiste, des prairies envahies de brume aux champs à perte de vue, le Blavet dessine des tableaux sans cesse renouvelés.
• La faune et la flore à observer : Depuis certains points hauts, il n’est pas rare d’apercevoir des hérons cendrés, des cormorans posés sur l’eau, ou au crépuscule, le ballet discret d’une loutre.
• Le patrimoine historique : De nombreux belvédères côtoient les vestiges militaires du XIXème siècle, comme les fortifications de la Ligne de Défense du Blavet, ou surplombent des écluses et canaux creusés à la main à partir de 1802.
• Des accès variés pour tous : Rivière canalisée en amont, vallée encaissée vers Saint-Barthélemy, larges méandres en aval… chaque tronçon réserve une personnalité propre, et différents points de vue faciles à atteindre, parfois même à VTT ou à vélo.

Un belvédère chargé d’histoire

Au sud de Saint-Barthélemy, le Rocher de Castennec s’avance comme une proue sur la vallée du Blavet. Ce promontoire rocheux, à 97 mètres d’altitude, était déjà occupé à l’Âge du Fer. On y trouve les vestiges d’un camp celte, puis les ruines d’une chapelle dédiée à Saint-Cenec (source : Ville de Pontivy).

Côté vue, le panorama épouse d’un seul mouvement la courbe du fleuve et la plaine de Saint-Barthélemy. C’est l’un des rares endroits où le Blavet se faufile entre deux blocs de schiste avant d’élargir son lit vers la vallée de la Sarre.

Comment y accéder ?

• Départ conseillé : parking de la gare de Saint-Barthélemy ou du bourg de Bieuzy.
• Sentiers balisés (GR 38 principalement, boucle balisée « Rocher de Castennec »)
• Dénivelé : environ 60 mètres de montée – accès en 20 minutes de marche tranquille.

Astuces pour la visite

• Le matin, la lumière dorée adoucit la brume qui flotte sur le Blavet.
• Pensez aux jumelles pour repérer les hérons et les cormorans en contrebas.
• Le site est aussi une étape prisée des cyclotouristes grâce à la proximité de la voie verte qui longe le Blavet.

Plus au nord, à la frontière entre le Morbihan et le Finistère, Saint-Nicolas-des-Eaux (commune de Plumal, secteur de Pluméliau-Bieuzy) est réputé pour sa chapelle, mais aussi pour ses belvédères naturels qui dominent les gorges encaissées du Blavet.

• Le « Saut de la Pucelle » : à quelques minutes de marche du bourg, on rejoint ce point de vue remarquable qui fait face à une falaise abrupte. D’ici, on voit le Blavet former une boucle spectaculaire et les écluses s’étager en contrebas.
• Le circuit des chapelles et des fontaines longe les crêtes boisées. Quelques bancs invitent à la pause face au spectacle des eaux calmes en contrebas.
• À savoir : Accessible à pied ou en VTT, possibilité de poursuivre la balade jusqu’à la chapelle Saint-Gildas de Bieuzy qui surplombe elle aussi la vallée.

Le savais-tu ?

La vallée de Saint-Nicolas-des-Eaux est protégée depuis 1976 en tant que « site inscrit » pour ses paysages (source : DRAC Bretagne). Elle offre l’un des plus larges panoramas sur la rivière, sur près de trois kilomètres.

Pontivy et la boucle du canal, un autre regard

Pontivy marque la jonction du canal de Nantes à Brest et du Blavet canalisé. Depuis le centre-ville, il suffit d’une courte promenade direction la Prairie de Porh Rousse (rive gauche), puis de suivre la colline du Ter, pour prendre de la hauteur. D’ici, vue saisissante sur le château des Rohan, le canal, et les joncs qui bordent le fleuve. Un bon spot au coucher du soleil.

• Astuce : Profiter du parc du Château pour grimper sur les talus qui longent l’ancien canal d’irrigation, parfois ouverts au public.
• Chiffre clé : Le Blavet traverse la ville de Pontivy sur près de 3 km, offrant plusieurs belvédères faciles d’accès.

Écluses et crêtes rocheuses vers Saint-Thuriau

À la sortie de Pontivy, le Blavet serpente entre les collines de Saint-Thuriau. Ici, petites routes de campagne et sentiers de randonnée croisent d’anciens moulins à eau, perchés sur des éperons rocheux au-dessus du fleuve. Certains anciens chemins d’exploitation liés à la batellerie servent aujourd’hui de belvédères discrets.

• Départ possible : parking de l’écluse de Stival
• Sentier pédestre jusque la ferme de la Garenne, puis panorama en surplomb à travers une petite hêtraie.
• Conseil : l’automne, les feuillages se mirent dans la rivière, la lumière est alors idéale pour les photographes amateurs.

En aval, le Blavet dessine de larges boucles avant de former l’estuaire de la rade de Lorient. C’est à Hennebont que le fleuve change de visage, mêlant patrimoine industriel, zones de marais, et crêtes boisées.

• Le belvédère de la basilique Notre-Dame du Paradis : accès direct depuis le centre-ville (escalier place du Maréchal Leclerc) ou via la promenade Charles de Gaulle. D’ici, très belle vue sur le blavet, ses deux ponts (dont le couvert), et la vieille ville fortifiée.
• La route des Chapelles offre plusieurs arrêts en surplomb de la vallée. Idéal pour une balade en boucle de 6 à 12 km.
• Le parc botanique de Kerbihan culmine à 29 mètres d’altitude. Depuis la lisière du bois, possibilité de voir le Blavet s’étaler dans la plaine alluviale qui annonce Lorient.

Un coin peu connu : le Mont-Saint-Michel de Kervignac

À quelques kilomètres au sud, la butte du Mont-Saint-Michel (à ne pas confondre avec son homonyme de la Manche) s’élève à 61 mètres et offre, les jours dégagés, un panorama sur toute la basse vallée du Blavet et jusqu’à la rade.

Ce site, fréquenté dès le néolithique, était aussi un point stratégique lors de la guerre de Succession de Bretagne au XIVe siècle. Un circuit de randonnée balisé (PR n°25) y mène depuis la chapelle de Kervignac (source : commune de Kervignac).

Entre Saint-Nicolas-des-Eaux et Languidic, une série de petites routes et de chemins balisés (GR 38, PR du Blavet, Véloroute 8) suit plus ou moins fidèlement les crêtes dominant le fleuve. Cette « route des Crêtes » permet d’enchaîner en une journée plusieurs points de vue naturels :

1. Le Rocher de Castennec (déjà cité)
2. Sur Plouay et Inzinzac-Lochrist, les buttes granitiques dominent de près de 80 mètres la rivière, spécialement au site de Lannénec
3. La vallée de Minazen, entre Kerpotence et la forêt de Floranges, pour un tableau de haies bocagères et de prairies inondables

Ces crêtes sont particulièrement appréciées au printemps et en été, lorsque la vue porte loin et que le bleu du Blavet s’oppose aux vers du lin et des ajoncs.

Si les balades à pied prédominent, le train Rennes-Quimper longe lui aussi le Blavet sur plusieurs kilomètres entre Hennebont et Pontivy. Depuis certains viaducs, souvent à plus de 30 mètres au-dessus du fleuve, le regard plonge sur la vallée : mention spéciale au viaduc de Kerliet (à Inzinzac-Lochrist) qui surplombe l’eau tout en offrant un aperçu des méandres en aval.

Le trajet ne s’arrête que dans des gares secondaires (Saint-Nicolas-des-Eaux, Bieuzy…), mais un aller en train suivi d’un retour en randonnée à pied permet de multiplier les points d’observation.

Parcourir les belvédères du Blavet, c’est à la fois prendre le temps de mieux saisir la géographie de la vallée, mais aussi de plonger dans ses légendes. Ici, chaque flèche d’un clocher isolé ou chaque chemin en crête dévoile une partie cachée du fleuve. Entre promontoires rocheux, sentiers forestiers et villages perchés, il y a mille façons de découvrir le Blavet d’en haut.

Pour aller plus loin, les offices de tourisme (source : Morbihan Tourisme) proposent régulièrement des circuits guidés, notamment au printemps et à l’automne. Certains sentiers sont aujourd’hui partagés avec les amateurs de trail ou de VTT, d’autres sont idéals pour les familles.

Préparer sa sortie, c’est aussi choisir la saison : à l’hiver, la rivière semble souvent mystérieuse, cachée sous la brume ; dès avril, les talus explosent de genêts, et en juillet, les couchers de soleil embrasent les méandres.

Le Blavet, vu d’en haut, promet toujours un peu plus que ce qu’on était venu y chercher au départ.