04/11/2025
À la différence du bourg, les hameaux sont souvent perchés sur des hauteurs ou nichés à la lisière des vallons. Leur implantation relève parfois de choix très anciens, hérités de la paysannerie bretonne, pour être proches de l’eau ou à l’abri du vent dominant. Résultat : ces lieux offrent des perspectives ouvertes, rarement perturbées par l’urbanisation. D’après l’INSEE, près de 42% des habitants du Morbihan vivent hors des agglomérations principales(1), ce qui laisse supposer un patrimoine rural exceptionnel à explorer.
Pour qui cherche la photo « carte postale » ou, tout simplement, à se ressourcer en marchant, ce sont des destinations privilégiées.
La commune de Saint-Barthélemy s’étend sur un territoire de 18,37 km² (source : INSEE, chiffres 2021). On y trouve une quinzaine de hameaux officiels, sans compter les petits écarts. Certains, de par leur position, offrent des points de vue singuliers sur la Vallée du Blavet, les bocages ou la ligne d’horizon du bassin de Pontivy.
Situé à l’ouest du bourg, à une altitude d’environ 110 mètres, Kerdavid est un minuscule hameau mais qui domine la vallée du ruisseau de Kerstrat. À la belle saison, la lumière y est souvent splendide en fin de journée. Depuis le chemin qui longe les pâtures, la vue porte sur une mosaïque de haies bocagères et de bosquets qui se succèdent jusqu’aux premiers reliefs du Blavet.
A l’est de la commune, Le Gohazé s’accroche à une hauteur douce, offrant au promeneur deux points de vue. L’un, vers l’ouest, laisse filer le regard vers les champs de cultures ; l’autre, au nord, dévoile les méandres de la petite vallée du Dourdu. Ancien site de cultures vivrières, le hameau s’est modernisé dans les années 1980 mais a conservé son réseau de chemins ruraux datant du cadastre napoléonien.
Kervallon est réputé pour sa tranquillité et ses tâches de lumière à travers les frondaisons. En haut du chemin d’accès, le panorama englobe à la fois la forêt de Camors au loin (très prisée des randonneurs) et la plaine du Loc’h. Ce point est d’ailleurs utilisé chaque année par le club local d’astronomie lors de ses veillées d’été, en raison de la pureté du ciel nocturne (Source : Club Astro 56).
Le hameau de Saint-Georges, au sud de Saint-Barthélemy, attire par sa chapelle rurale du XIXe siècle et la perspective presque méditerranéenne de ses cyprès alignés. Derrière, une allée s’ouvre sur la plaine ; c’est un point privilégié pour appréhender la géographie en creux du Morbihan central : ici, les champs sont bordés de talus typiques bretons, encore entretenus à la main.
Moins connu, le hameau de Calan est adossé à une légère élévation à la limite nord de la commune. Ses prairies en pente douce offrent un panorama à 360° où l’on admire selon la saison des alignements de meules de foin ou le passage de chevreuils en lisière. S’y trouve aussi une mare ancienne qui attire hérons et grenouilles.
Plusieurs circuits de randonnée empruntent les petites routes et chemins entre ces hameaux. La commune propose notamment le circuit de « La Boucle des Villages », balisé en jaune, long de 12 km, et qui relie Kerdavid, Le Gohazé et Saint-Georges (fiche à récupérer à la mairie ou sur le site officiel de la commune). Il existe aussi :
Pour les plus curieux, le printemps est la saison où les paysages se renouvellent : les haies bocagères reprennent du volume, les oiseaux nichent dans les taillis, tandis qu’en été, la lumière rasante de fin de journée sublime les reliefs.
Un même hameau offre mille visages au fil des mois : c’est l’un des plaisirs de la balade autour de Saint-Barthélemy. Par exemple, la vue depuis Kerdavid s’étire sur des étendues baignées de brume en hiver, alors qu’en juin, les foins forment des géométries éphémères sous le soleil. Les automnes sont particulièrement variés : selon la Chambre d’Agriculture du Morbihan, on compte plus de 40 essences d’arbres présentes dans le bocage local, ce qui explique la richesse des couleurs d’octobre à novembre.
Explorer les hameaux de Saint-Barthélemy, c’est saisir l’âme discrète du Morbihan intérieur. Ces perspectives sur le paysage ne se limitent pas à une « jolie vue » : elles racontent une histoire de cohabitation entre l’homme et la nature. Le petit patrimoine, qu’il s’agisse de croix de chemins ou de four à pain, est souvent entretenu par les habitants eux-mêmes, témoignage d’un attachement à la ruralité.
La commune participe à l’inventaire du patrimoine rural (voir sur le site de la Région Bretagne), et chaque année, lors des Journées du Patrimoine de Pays et des Moulins, certains hameaux ouvrent leurs portes au public. Une occasion de mieux comprendre l’histoire locale, les traditions, et de rencontrer des habitants heureux de partager anecdotes et savoir-faire.
Pour approfondir, n’hésitez pas à consulter :
Que l’on découvre ces hameaux lors d’une balade improvisée ou en suivant un circuit balisé, chacun d’eux offre un nouveau visage de Saint-Barthélemy et de sa campagne environnante. Les points de vue sont autant d’invitations à ralentir, à s’attarder sur un détail, à écouter ce qui fait la singularité de chaque lieu. Dans cette Bretagne intérieure parfois méconnue, le patrimoine du quotidien, celui qui n’est ni monumental ni spectaculaire, mérite plus que jamais le coup d’œil… et la promenade.
Sources : INSEE, Mairie de Saint-Barthélemy, club Astro 56, Chambre d’Agriculture du Morbihan, Biodiversité Bretagne, Patrimoine.bzh, Bretagne Vivante, Observatoire de la Biodiversité du Morbihan.