Les meilleurs points élevés pour admirer chapelles et calvaires autour de Saint-Barthélemy (56)

Le pays de Pontivy, dont fait partie Saint-Barthélemy, est rarement considéré comme un territoire « de hauteurs ». Pourtant, le relief y offre souvent de jolis points de vue sur ses vallées affluentes du Blavet et ses paysages bocagers. Si l’on consulte les cartes IGN ou même les plans cadastraux anciens (voir Géoportail), on remarque que la commune dépasse rarement les 150 mètres d’altitude, mais les ondulations du terrain suffisent à créer quelques promontoires. C’est souvent dans ces décors que surgissent chapelles, calvaires et croix qui servaient aussi parfois de repères dans le paysage.

Les chapelles rurales et calvaires sont particulièrement nombreux dans le Morbihan : l’Inventaire du patrimoine régional en recense plus de 750 rien que pour ce département (source : Région Bretagne), dont une vingtaine sur le seul territoire de la vallée du Blavet central. Plusieurs d’entre eux se découvrent mieux si on sait où prendre de la hauteur.

• Les « tombes » et « motte » sur la carte : Les toponymes anciens comme Tombe du Maudit (sur le chemin vers Pluméliau), ou la Motte de Castennec (près de Bieuzy-les-Eaux) signalent des éminences. Ces lieux étaient stratégiques autrefois, et parfois choisis pour édifier des croix ou chapelles.
• Les chemins de crête : Les routes et sentiers en hauteur, souvent utilisés par les anciens pour rejoindre le bourg ou la chapelle du secteur, offrent aussi de larges panoramas (c’est le cas du chemin des Garennes, à l’ouest de Saint-Barthélemy).

La chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur : vue depuis le chemin du Moulin Guérin

Perchée au sud du bourg, la chapelle Notre-Dame du Sacré-Cœur (construite en 1896, sur le site d’un sanctuaire plus ancien) se dévoile le mieux depuis le sentier qui part du Moulin Guérin, à l’abri des arbres. À une trentaine de mètres plus bas, ce chemin, peu emprunté, longe la rive nord de la vallée. Il permet, dans un léger replat, de voir la chapelle s’inscrire sur la crête — particulièrement saisissant au petit matin quand la brume éclaire la pierre blanche récemment restaurée (2012, source : Mairie de Saint-Barthélemy, site officiel).

• Point fort : Idéal pour observer comment la chapelle dominait historiquement les cultures alentour, rappelant le rôle central de la religion.
• Accès : Facile à pied depuis la route de Kerguiban.

Le calvaire de Kerveno : vue panoramique depuis la côte 124

Situé à l’est du bourg, le hameau de Kerveno possède un très beau calvaire situé près d’un vieux four à pain. Pour le voir se détacher nettement sur le paysage, il vaut la peine de monter à la côte 124 (point le plus élevé du secteur). La vue, orientée plein ouest, est dégagée sur toute la campagne de Saint-Barthélemy et, par temps clair, permet d’apercevoir plusieurs autres croix de hameau (comme celles de Kermaban et Kerlan) en enfilade.

• Point fort : Parfait en fin de journée, le soleil couchant met en valeur le granit sculpté du calvaire, véritable point d’appel dans la lande.
• Accès : Un petit chemin grimpe depuis la D117, praticable à vélo.

Le tumulus d’Armen : une curiosité paysagère “oubliée”

Disséminés sur la commune, on trouve aussi quelques petites buttes parfois signalées comme tumuli sur les anciennes cartes. Le tumulus d’Armen, peu connu, est accessible après la ferme du même nom. Il offre une vue imprenable sur l’alignement formé par le bourg, la chapelle et plusieurs croix de chemin.

• Point d’intérêt : Illustration rare du dialogue entre patrimoine préhistorique et monuments chrétiens.
• Accès : Non aménagé, mais accessible lors de certaines randonnées organisées (consulter l’office de tourisme).

La Motte de Castennec : vue sur la vallée et le calvaire de Bieuzy

D’un point de vue patrimonial, la Motte de Castennec (altitude : 136 m, sur la commune de Bieuzy) est un incontournable. Depuis son sommet, on embrasse toute la vallée du Blavet. Le plus spectaculaire : le calvaire monumental de Bieuzy (époque : 16e-17e siècle, classé Monument Historique — source : Base Mérimée), dressé en contrebas. Le site de Castennec est également associé à des vestiges gallo-romains, et aurait été une butte-témoin majeure servant de point de repère pour les processions autrefois. Le contraste entre la pierre claire du calvaire et le vert sombre des chênes donne, à certaines saisons, des photographies saisissantes.

Le chemin du Haut-Méné : alignement de chapelles et vues d’ensemble

Ce chemin situé au sud de Pluméliau-Bieuzy suit une ligne de crête. On y découvre, de part et d’autre, pas moins de trois anciennes petites chapelles rurales (Saint-Barnabé, Saint-Nicodème, Notre-Dame-de-Lorette). Par temps clair, les toits d’ardoise et les clochetons se distinguent à travers les champs d’ajoncs et de céréales. En été, ces points de vue sont particulièrement appréciés pour le recensement des oiseaux migrateurs, souvent perchés sur les croix (source : Groupe Ornithologique Bretagne, 2020).

La butte de Quistinic : vue à 360° sur les chapelles du pays

À seulement 13 km de Saint-Barthélemy, Quistinic est réputée pour sa butte dominant la vallée du Blavet. De là, la chapelle Saint-Mathurin, la chapelle Notre-Dame de Quelven (célèbre pour son clocher tors et les pardons du mois d’août — source : pays de Pont-Scorff) et une série de calvaires se découvrent en une large boucle visuelle. La légende locale veut qu’un pèlerin, en se placant pile au sommet, pouvait entendre simultanément les cloches de trois chapelles alentours — confirmée à certaines heures par les habitants !

• Point fort : Parfait pour une pause pique-nique avec vue ininterrompue au nord et à l’ouest.
• Accès : Un sentier balisé part du centre-bourg de Quistinic.

• Cartographie : L’usage d’une carte IGN 1/25.000 (TOP25) facilite la détection des points cotés, des lignes de crête et chemins panoramiques.
• Outils numériques : Des applications comme Géoportail, iPhiGéNie ou même OpenStreetMap permettent de visualiser le relief et les points d’intérêts patrimoniaux.
• Balades guidées : Pour certaines buttes moins accessibles, des visites sont ponctuellement organisées par les associations locales (en été, consulter la Mairie ou « Saint-Barth’ rando »).

• Privilégier les lumières douces (début ou fin de journée) pour mieux distinguer les silhouettes des monuments.
• Se munir de jumelles pour décoder les détails des calvaires, souvent ornés de scènes sculptées peu visibles à l’œil nu.
• Consulter l’agenda local pour coïncider avec les processions et pardons, lorsque les monuments sont fleuris et animés.
• N’hésitez pas à demander aux habitants leurs coins de vue favoris : souvent, il existe quelques recoins secrets non balisés.

Découvrir chapelles et calvaires depuis les hauteurs, c’est un peu saisir le paysage tel que l’auraient vu les générations précédentes, pour qui chaque monument marquait la frontière des terroirs, la voie des pèlerinages ou la mémoire des disparus. Ces panoramas permettent aussi de mieux lire la géographie du Centre Bretagne et de comprendre pourquoi ces édifices ont souvent été choisis, à dessein, pour ponctuer l’horizon. Au fil des saisons, le regard change. La silhouette d’une croix se découpe en hiver, tandis qu’au retour du printemps, elle se cache derrière les feuillages. Prendre de la hauteur, c’est s’offrir un autre regard sur la campagne du Blavet et renouer avec une tradition vieille de plusieurs siècles : celle de se mettre en marche, puis de lever les yeux vers le patrimoine sacré qui veille, immuable, sur les vallées du Morbihan.