06/12/2025
Un site naturel classé ou protégé reçoit une attention particulière de l’État, des collectivités et parfois d’associations de protection de la nature. Cet engagement permet de sauvegarder des paysages uniques, des espèces patrimoniales, ou des milieux rares menacés. On distingue notamment :
Dans un rayon de 20 kilomètres autour de Saint-Barthélemy, plusieurs de ces labels se croisent. Voici les plus intéressants et comment les rejoindre.
À moins de 7 km du centre de Saint-Barthélemy, la vallée du Blavet déroule ses méandres, entre bois, falaises et prairies. S’entremêlent ici canaux, sentiers millénaires et petites zones humides.
Classée en plusieurs tronçons au titre de la Loi de 1930 (source : DREAL Bretagne), la vallée révèle :
Sur près de 17 km, entre Pont-Augan et Pontivy, 627 hectares sont concernés par un classement ou une inscription [DREAL Bretagne].
Plusieurs portions sont faciles à parcourir, à pied ou à vélo, depuis la passerelle de Pont-Augan. Le sentier halage longe la rivière et permet d’admirer :
Ici, la forêt mêle chênes pédonculés et hêtres, abritant salamandres, chouettes hulottes et martinets noirs. En été, on croise parfois des libellules « Aeschne affine », suprême indicateur d’une eau pure.
À 9 km de Saint-Barthélemy, sur la commune de Bieuzy, ce bois est modeste par sa taille (14 hectares), mais rare, car classé en ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique – source : INPN) et protégé localement.
Il s’agit d’une ancienne châtaigneraie moyenâgeuse, parsemée de blocs de quartz et de refuges pour blaireaux et renards. Aux mi-ombre, on y trouve l’osmonde royale (fougère géante, rare en France) et parfois, à la fin du printemps, la discrète cigogne noire en halte migratoire.
La balade est courte mais surprenante, idéale le temps d’une heure ou deux, sac au dos. Les enfants adorent les étranges « pierres qui bougent » – restes de vieux dolmens effondrés.
Direction Saint-Jean-Brévelay, à 15 km à l’ouest. Le Crano, classé Natura 2000, compte parmi les plus vastes landes atlantiques subsistantes dans le Morbihan (31 hectares, source : site Natura 2000).
On y déambule entre bruyères, ajoncs odorants, fougères, trognes de chênes et bouquets de pins maritimes qui rythment le paysage. Ce biotope particulier héberge :
Des panneaux pédagogiques jalonnent le parcours. On y découvre l’histoire des « talus bocagers », véritables refuges pour la biodiversité locale. Les landes sont aussi le terrain d’une flore résistante, capable de survivre sur des sols pauvres et secs.
Vers Pluméliau (12 km au sud de Saint-Barthélemy), c’est la campagne « classique » du Morbihan qui s’impose – mais ici, le bocage a survécu au remembrement et fait partie intégrante du réseau Natura 2000 « Bocage et Landes de Bretagne Centrale ».
Ce label ne protège pas seulement la faune (hérissons, rapaces, chauves-souris rares) mais aussi les pratiques agricoles douces et la structure paysagère : haies, fossés, mares temporaires (source : Syndicat du Blavet).
En cheminant sur le circuit des étangs de Tarun (5 km balisés), on traverse de petits vallons et des mares, repaire des grenouilles « rousse maculée » et du triton palmé.
Aux portes de Baud (13 km), le Sac’h est une zone humide classée Espace Naturel Sensible (ENS), connue pour la diversité de ses libellules (38 espèces recensées) et son cortège de plantes rares comme le trèfle d’eau ou la violette des marais (source : Département du Morbihan).
Un sentier sur pilotis permet d’observer sans déranger. C’est l’un des rares ENS du Morbihan à proposer une application mobile d’interprétation (QR codes sur les panneaux). Au printemps, la visite croise la migration du busard cendré – spectacle discret, réservé aux plus attentifs.
À 16 km à l’ouest, la forêt de Camors développe 662 hectares de feuillus, dont la moitié appartient à l’État (source : ONF). Ce massif abrite le site classé du « Petit Bois » (une vieille hêtraie) et forme une Réserve Biologique Dirigée depuis 2015.
C’est ici que le chevreuil côtoie le pic noir et le loriot d’Europe. Une rareté locale commande l’attention des botanistes et promeneurs : le lycopode en massue, vestige d’un passé glaciaire.
Un sentier d’interprétation évoque l’histoire de la forêt, longtemps exploitée pour le bois de charpente ou la récolte du « bois de chauffe » dans les hivers rudes du XIXe siècle. La légende locale parle de « pierre des druides » cachée au cœur du massif…
| Site | Distance depuis St-Barthélemy | Statut | Particularités |
|---|---|---|---|
| Vallée du Blavet | 7 km | Site classé, ENS, Natura 2000 | Falaises, rivière, forêts, faune riche |
| Bois de Kérostin | 9 km | ZNIEFF, local | Châtaigneraie, mégalithes, espèces rares |
| Landes du Crano | 15 km | Natura 2000, ENS | Lande sèche, rapaces, papillons |
| Bocage de Pluméliau | 12 km | Natura 2000 | Mares, haies anciennes, grenouilles |
| Site du Sac’h | 13 km | ENS | Zone humide, libellules, sentier pilotis |
| Forêt de Camors | 16 km | Réserve, ENS, site classé | Hêtraies, légendes, randonnées |
Découvrir ces coins naturels classés, c’est prendre conscience de leur fragilité. Le Blavet d’aujourd’hui n’est plus tout à fait celui des années 1950, où la moulinette à saumons résonnait près des anciens moulins. L’ouverture des chemins et la valorisation touristique se font désormais en concertation avec la population et les agriculteurs.
Le réseau Natura 2000 local, avec plus de 26 000 hectares protégés dans le Morbihan (source : Préfecture du Morbihan), est l’un des leviers forts pour maintenir un équilibre entre vie rurale et préservation. Chacun, lors de ses escapades, contribue à cet équilibre en ne sortant pas des chemins, en cueillant peu ou pas, en ramenant plus de souvenirs que de bouquets de fleurs sauvages.
Première étape : s’offrir le plaisir d’explorer ces espaces parfois méconnus autour de Saint-Barthélemy. La deuxième : comprendre, observer, puis raconter à d’autres ces lieux qui font la beauté naturelle du coin. Et leur donner, à leur tour, envie d’y poser un œil neuf, respectueux et émerveillé.