03/12/2025
Derrière cette appellation, il y a plusieurs réalités administratives et écologiques. Un espace protégé peut l’être pour sa biodiversité, son patrimoine géologique ou ses paysages remarquables. Il est alors soumis à des règles particulières : gestion concertée, limitation de certaines activités ou accès régulé. Les labels peuvent être européens (Natura 2000), nationaux (sites classés, réserves), départementaux (Espaces Naturels Sensibles - ENS), ou liés à des initiatives locales reconnues.
Autour de Saint-Barthélemy, la mosaïque des espaces protégés témoigne d’une volonté d’allier préservation du vivant et accès raisonné, pour tous ceux qui aiment marcher ou observer la nature.
Dans la région, deux dispositifs Natura 2000 retiennent l’attention : le « Bocage du Pays de Pontivy » et surtout le « Réseau hydrographique de la Sarre et de l’Ével », tous deux en partie proches ou accessibles depuis Saint-Barthélemy.
La vallée de l’Ével, à deux pas au sud du bourg, constitue un corridor écologique de première importance. Elle est incluse dans le périmètre Natura 2000 pour protéger notamment l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), encore présente dans certains secteurs. L’Ével accueille aussi la Loutre d’Europe, espèce strictement protégée, rare mais parfois repérée par ses empreintes et ses coulées le long de la rive. Le site est aussi un refuge pour plusieurs oiseaux menacés, comme le Martin-pêcheur d’Europe ou la Locustelle tachetée (source : Biodiv.Bzh).
La qualité des prairies humides attenantes et des haies anciennes, ici bien conservées, explique cette richesse. Elles servent d’abri à toute une faune, parfois nocturne et discrète.
De l’autre côté de la commune, à l’est et au nord, se trouve le périmètre Natura 2000 du bocage du Pays de Pontivy. Ici, on protège les réseaux de haies, mares et petits bois qui forment un puzzle typique du Centre Bretagne. Moins spectaculaire à première vue, ce bocage héberge pourtant des raretés :
Certains tronçons de chemins creux, entre Saint-Barthélemy et Pluméliau, traversent ces milieux intacts. Citons notamment la portion entre les villages de Botcol et de Kerlanvaux, idéale au petit matin au printemps pour entendre le chant des oiseaux.
À seulement 3 km du centre de Saint-Barthélemy, l’étang de Pont Samoël est sans doute le site le plus fréquenté localement, mais sa richesse est souvent ignorée. Cet étang de 17 hectares, aménagé dans les années 1970, fait partie des Espaces Naturels Sensibles du Morbihan (Source : Département du Morbihan).
L’intérêt écologique de l’étang réside dans la diversité de ses habitats : roselières, prairies humides, bois riverains. Plusieurs libellules rares y ont été inventoriées (notamment l’agrion de Mercure) et, lors des migrations, la zone accueille parfois des visiteurs inattendus comme le busard des roseaux.
C’est un site de choix pour s’initier à l’observation silencieuse, loin des sentiers battus.
À moins de 10 km à l’ouest de Saint-Barthélemy, sur la commune de Pluneret, le site des Landes du Crano s’étend sur plus de 40 ha, protégé au titre des Espaces Naturels Sensibles et inscrit au réseau Natura 2000. Moins connues que les landes côtières, celles-ci surprennent par leur chaleur à la belle saison et leur palette colorée : ajoncs fleuris, bruyères pourpres, lichen doré. (Département du Morbihan)
Ce site accueille aussi plusieurs espèces de papillons menacées (Machaon, Cuivré des marais) et quelques reptiles protégés comme la Vipère péliade. Les sentiers balisés et panneaux présents sur place permettent une découverte progressive des différentes facettes du site.
Il existe aussi des zones boisées protégées, plus discrètes, autour de Saint-Barthélemy. Elles n’ont pas toujours le statut d’un ENS ou d’un site Natura 2000, mais leur conservation est suivie et encouragée par le Plan Biodiversité du Morbihan.
Proche du village du même nom, ce bois communal, traversé par un ruisseau, accueille la nidification de passereaux variés et la balade de chevreuils au crépuscule. Les sous-bois abritent une flore typique : primevères, anémones sylvie, grandes fougères. Les champignons y sont nombreux à l’automne, mais la cueillette est très encadrée (maximum de 2 kg par promeneur, respect des espèces protégées).
Ce bois sert aussi de « corridor » entre différentes zones Natura 2000 et assure le maintien d’espèces forestières locales.
Autour de Saint-Barthélemy, plusieurs petits sites sont protégés par un arrêté préfectoral ou bénéficient d’un inventaire ZNIEFF (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique) reconnu par l’Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN).
La fréquentation raisonnée de ces espaces permet leur préservation. Quelques conseils pour une visite respectueuse :
Explorer ces espaces ne demande pas de préparation compliquée, mais quelques précautions sont utiles :
La diversité des espaces naturels protégés autour de Saint-Barthélemy prouve que la richesse du Morbihan ne se limite pas à ses côtes ou à ses mégalithes. Ces lieux, souvent en dehors des circuits touristiques « classiques », invitent à une découverte intimiste, patiente. Leur préservation, parfois menée de longue haleine par des équipes départementales, des associations (LPO, Bretagne Vivante…) et des citoyens passionnés, garantit que chacun puisse, au fil des saisons, retrouver un peu de cette nature à taille humaine.
Pour les plus curieux, chaque balade sera l’occasion d’observer des espèces discrètes ou mêmes menacées, de reconnaître la trace d’un animal ou la silhouette d’une plante rare. Le territoire de Saint-Barthélemy et de ses environs, à force d’être exploré avec soin, réserve toujours de belles surprises.