Les fêtes qui font battre le cœur de Saint-Barthélemy : traditions, partages et rendez-vous ancrés

À Saint-Barthélemy, la vie suit le rythme d’une poignée de grandes fêtes. Si la commune partage certaines traditions avec d’autres localités bretonnes, elle en cultive aussi quelques-unes à part. Voici les temps forts qui jalonnent l’année :

• Le pardon de Saint-Barthélemy : cœur spirituel du calendrier
• La fête communale de septembre : moment de retrouvailles et de partage
• Marchés de producteurs et temps de la récolte : saveurs et terroir à l’honneur
• Fête de la musique : nouvelle tradition, énergie collective
• Cérémonies et temps du souvenir : commémorations centrales dans le vécu local

Depuis des générations, le pardon de Saint-Barthélemy rassemble habitants et visiteurs autour du 24 août, jour de la Saint-Barthélemy. Cette célébration religieuse, typiquement bretonne, allie tradition chrétienne, mémoire collective et plaisir des retrouvailles.

La journée commence par une messe solennelle dans l’église paroissiale, construite en 1871 à l’emplacement d’un ancien édifice, elle-même témoin de siècles de dévotion. Suivent la traditionnelle procession et la bénédiction des croix et statues, moment marquant où les habitants cheminent ensemble dans les rues, porteurs de bannières colorées et croix décorées de fleurs sauvages.

• Participation : Près de 200 personnes, soit près d’un quart du village (Insee 2021, 844 habitants), se rassemblent chaque année, avec une affluence en hausse ces dernières années, portée par l’attachement renouvelé des familles barthélemyennes à leurs racines.
• Spécificités locales : En plus de la procession classique, le pardon se distingue par la visite à la fontaine Saint-Barthélemy, réputée jadis pour guérir certains maux. Les fidèles y plongent encore, symboliquement, un linge ou un objet fétiche.
• Convivialité : Après le religieux vient la fête, avec un repas communal sous chapiteau ou dans la salle polyvalente, où on déguste généralement kig ha farz ou grillades, agrémentés de far breton fait maison. Accordéon ou musique folk prolongent la journée, entre jeux pour enfants et tombola solidaire.

Impossible de manquer la fête communale, une institution locale. Fixée début septembre pour marquer la rentrée sans empiéter sur les grandes vacances, elle existe sous différentes formes depuis plus de 70 ans, selon les archives municipales.

• Jeux d’adresse et concours : Palets bretons, pétanque et cyclo-cross amateur fédèrent toutes les générations. La finale du concours de palets attire chaque année plus de 30 équipes (source : comité des fêtes), soit plus de 60 joueurs, parfois venus de Pluvigner ou Baud.
• Animation musicale : Le fest-noz animé par des groupes locaux comme "Les Souillés du Mené" ou "Kan Breizh" invite à partager danses et chants bretons jusque tard dans la nuit.
• Cuisine de terroir : Galettes-saucisses, crêpes et cidre sont incontournables, mais ce sont les spécialités plus discrètes, comme le farz buen ou la soupe de poisson, qui remportent chaque année un franc succès.
• Attractions pour enfants : Manèges anciens, pêche à la ligne, lâcher de ballons ou chasse au trésor organisée dans le bourg.
• Mise à l’honneur du bénévolat : Le samedi soir, une remise de prix récompense ceux qui s’investissent toute l’année dans la vie associative locale.

Quand les beaux jours reviennent, les marchés de producteurs investissent la place de l’église, tous les jeudis de juillet et août. L’apogée, c’est la fête du terroir, organisée courant juillet depuis 2016 par un collectif de producteurs et d’artisans locaux.

• Mises en valeur : Légumes frais, fromages du coin, miel, cidres fermiers, tisanes, pains au levain, pâtisseries et charcuteries, les produits locaux sont rois.
• Ateliers participatifs : Fabrication de beurre à l’ancienne, initiation à la vannerie et au filage de laine, démonstration de pressage de pommes… Autant d'expériences à vivre et goûter.
• Fréquentation : Entre 300 et 400 visiteurs lors de la grande édition de 2023 (source : Ouest-France, édition Pontivy, juillet 2023).
• Solidarité : Chaque année, une tombola et une partie des recettes finances les activités scolaires barthélemyennes.

À l’instar de nombreuses communes françaises, Saint-Barthélemy a adopté la fête de la musique depuis 2012, portée par de jeunes musiciens du village et le soutien de la mairie. L’événement, chaque 21 juin, a su trouver sa place, mêlant tradition et jeunesse.

• Chiffres clés : Environ 150 à 200 personnes chaque année, dont de nombreux adolescents venus des communes voisines.
• Styles proposés : Chants bretons revisités, rock, pop, quelques sets électroniques à mesure que la soirée s’avance. Les groupes sont pour moitié composés de locaux, pour moitié d’artistes invités.
• Particularité barthélemyenne : Un espace dédié aux musiciens débutants est ouvert jusqu’à 22 h, puis place aux formations confirmées.
• Participation associative : Buvette et crêpes gérées par plusieurs associations, dont le club de foot et la médiathèque.

Chaque année, deux commémorations rythment aussi la vie locale : le 8 mai, fin de la Seconde Guerre mondiale, et le 11 novembre, armistice de 1918. Quelques dizaines d’habitants, toutes générations confondues, se rassemblent au monument aux morts, parfois avec la fanfare du pays.

Un fait marquant : la commune porte 34 noms gravés sur son monument, soit un taux de 4% de la population d’avant-guerre, ce qui illustre la lourde contribution de Saint-Barthélemy à l’histoire collective. Depuis 2018, les enfants des écoles lisent à voix haute des lettres de poilus, entretien d’une mémoire transmise de génération en génération.

Si les grandes lignes des fêtes semblent immuables, l’évolution est visible. La participation des jeunes à la programmation musicale, l’essor des produits locaux dans les repas communautaires, ou encore l’implication croissante des nouvelles familles venues s’installer sont des signes de la vitalité de la commune. À Saint-Barthélemy, la tradition ne se fige pas : elle s’invente chaque année, par petites touches, dans la rencontre entre anciens et nouveaux, dans la transmission des gestes et des histoires.

Les fêtes de Saint-Barthélemy sont plus qu’un prétexte au rassemblement. Elles expriment une façon d’habiter sa commune, discrète mais fière, ancrée dans l’histoire tout en restant curieuse. Y participer, c’est goûter à la simplicité des bons moments, sentir l’ambiance à taille humaine où chacun trouve sa place, et mieux comprendre pourquoi, ici, la convivialité demeure un art de vivre.

Pour aller plus loin :

• Site de la mairie de Saint-Barthélemy : saintbarthelemy56.fr
• Archives locales consultables en mairie
• Articles Ouest-France éditions Pontivy et Baud sur les fêtes locales