12/11/2025

Les hauts-lieux du circuit de Kersuguet : découverte des points culminants

Présentation générale du circuit de Kersuguet

Le circuit de Kersuguet, balisé sur un peu plus de 8,2 kilomètres (source : Commune de Saint-Barthélemy, panneau d’information sur site), serpente dans le sud du bourg, puis remonte vers l’ouest en longeant prairies ouvertes, petits bois et ruisseaux. L’ensemble du parcours présente un dénivelé positif d’environ 110 mètres, ce qui en fait l’un des circuits les plus « accidentés » de la commune, toute proportion gardée.

  • Distance : 8,2 km
  • Dénivelé : +110 m
  • Durée estimée : 2h15 à 3h
  • Balisage : Jaune, PR (Petite Randonnée)
  • Point de départ : Place du Bourg ou parking de l’école publique

Comprendre les « points culminants » de Saint-Barthélemy

Le relief de Saint-Barthélemy se caractérise par des altitudes modestes, oscillant entre 44 mètres au plus bas (proche de la rivière Evel) et 123 mètres au point le plus élevé (butte des landes de Kersuguet, relevé IGN à la carte 0718E Baud). Sur le circuit, plusieurs points hauts ponctuent la promenade et révèlent, sur quelques dizaines de mètres, des changements de perspective parfois insoupçonnés lorsqu’on traverse la commune en voiture.

  • Altitude maximale sur le circuit : 118 mètres
  • Nombre de buttes et belvédères notables : 3 principaux sommets
  • Physionomie : buttes douces, affleurements de quartzite, bosquets de chênes et noisetiers

La butte de Kersuguet : premier sommet et panorama central

Située à peine après le second kilomètre, en approche depuis le sud via le chemin creux de Penher, la butte de Kersuguet (environ 118 mètres selon le référentiel IGN) marque le point le plus haut du circuit. Elle offre une vue élargie sur une bonne partie de la commune et, les jours où l’air est limpide, permet d’apercevoir la silhouette du bourg de Pluméliau à l’ouest, et même – par temps exceptionnel – le clocher de la chapelle Saint-Nicodème au sud.

  • Altitude point GPS principal : 47.9683 N, 3.0845 W
  • Type de végétation : landes sèches à ajoncs, fougères et quelques bosquets de chênes

Au sommet, un gros bloc de quartzite affleure à la surface. Selon certains anciens du village, ce rocher aurait longtemps servi de repère aux agriculteurs, et une pierre à cupule était encore visible jusqu’aux années 1960. Les enfants y montaient pour guetter les charrettes arrivant du bourg (« témoignage oral, famille Le Guen, archives personnelles »).

Aujourd’hui, rien n’entrave le regard. La prairie qui entoure le sommet est exploitée au printemps par les brebis d’un éleveur voisin. C’est un endroit paisible, rarement fréquenté. Parfait pour une pause sandwich ou un petit dessin de paysage, à l’abri d’un vieux chêne.

Le vallon et le belvédère des Châtaigniers

Un peu plus loin, le sentier plonge vers un vallon humide, puis remonte en lacets légers jusqu’à une crête boisée plantée de vieux châtaigniers. Ce secteur, connu sous le nom de « Tal ar C’hazh » sur le cadastre napoléonien (source : « Cadastre français, section C »), culmine à 113 mètres.

  • Altitude crête : 113 m
  • Essences présentes : châtaigniers, érables, noisetiers
  • Particularités : croisement de plusieurs cheminements anciens, traces de murets en schiste.

Ici, l’horizon s’ouvre brièvement, entre les branches, sur la vallée de l’Evel côté nord. La remontée sur cette portion demande un petit effort, mais la sente y est toujours fraîche, même en été, grâce aux arbres centenaires. Des oiseaux se laissent souvent surprendre : geais, mésanges, voire une buse postée sur un poteau de clôture. C’est aussi là que se trouvent, sous la brume du matin, les plus beaux toiles de rosée en septembre.

La lande de Kerven et son cairn oublié

Au sortir du bois, le circuit grimpe à nouveau pour atteindre le plateau de la lande de Kerven, cotée 115 mètres. Cette zone, aujourd’hui couverte de jeunes pins et de bruyères, recèle dans sa partie ouest les vestiges très effacés d’un petit cairn. Les spécialistes locaux (et les membres de la Société d’Archéologie du Morbihan) y voient les traces d’une sépulture protohistorique, commune dans le centre Bretagne (voir bulletin SAM 1997).

  • Altitude : 115 m
  • Type de sol : graviers de quartz, argiles ferrugineuses
  • Intérêt : point de vue sur la vallée de l’Evel et le bocage de Baud

Il faut quitter brièvement le tracé principal pour repérer une butte peu marquée, envahie de fougères. Là, à même le sol, les amateurs d’histoire locale pourront deviner trois ou quatre grosses pierres alignées. Aucune signalétique ne mentionne cet ancien monument, mais quelques passionnés laissent parfois un petit galet sur la pierre supérieure, dans la tradition du « passage » (transmise oralement).

Pourquoi ces points culminants sont-ils remarquables ?

Montagnes en miniature du Pays de Baud, ces buttes offrent bien plus que quelques mètres de plus à gravir. Elles sont riches en biodiversité, en histoire, et servent de points de repère depuis des générations.

  • Biodiversité : abris pour insectes (scarabées, papillons), zone de battement pour les rapaces
  • Patrimoine : présence de vieux chemins de pierre, repères agraires, folklore des pierres dressées
  • Cohésion locale : espaces de rendez-vous lors de fêtes ou randonnées (notamment croix de mai et chasse à l’œuf scolaire)

Pour qui sait regarder, chaque sommet raconte une histoire : celle des défrichements anciens, de l’élevage, parfois même de la Résistance, car certains replis de terrain auraient servi de cachette en 1944 (récit oral, famille Le Ster, écrit dans « Saint-Barthélemy autrefois », édité par la commune en 2002).

Conseils pratiques pour profiter des sommets de Kersuguet

  1. Se repérer :
    • Une carte IGN 0718E
    • Smartphone ou GPS léger utile par temps de brouillard
  2. S’équiper :
    • Bottes ou bonnes chaussures après pluie : pentes parfois glissantes
    • Vêtements légers mais couvrants (ronces, orties courant juin-juillet)
  3. Pause :
    • Table de pique-nique à la sortie nord du bois (aménagée par la commune)
    • Pas de point d’eau sur le parcours – prévoir sa gourde
  4. Respect de la nature :
    • Ramener ses déchets
    • Respecter les clôtures et les animaux

Anecdotes et micro-découvertes : ce que les cartes ne disent pas

Depuis trois ans, un couple de faucons crécerelle niche régulièrement dans la haie surplombant le vallon (observé par plusieurs randonneurs, printemps 2022-2024). Le matin, il n’est pas rare d’apercevoir aussi un chevreuil traversant les prairies à hauteur de la butte.

Au détour du chemin, dans la montée vers Kersuguet, une croix en bois discret signale l’emplacement d’un ancien « reposoir » utilisé lors des processions paroissiales d’antan, notamment à Pentecôte. Elle est entretenue chaque année par des habitants du hameau depuis plus de cinquante ans (« Bulletin paroissial Saint-Barthélemy, 2021 »).

On trouve également, à la fin du parcours, sous les châtaigniers du pont du Loc’h, le site d’une ancienne carrière de schiste, partiellement comblée mais encore visible par beau temps grâce à la couleur bleutée de la roche en place.

Pour s’élever autrement : explorer, observer et transmettre

Le circuit de Kersuguet n’est pas seulement un itinéraire sportif ou touristique – c’est aussi une occasion d’observer comment, dans un coin de Morbihan discret, se mêlent nature préservée, histoire des hommes et plaisir simple des hauteurs. Les points culminants du sentier invitent à ralentir, à porter un autre regard sur nos campagnes, à transmettre la mémoire des lieux.

Traverser Kersuguet, c’est aussi renouer avec la tradition ancienne des « tiez ar c’hlas » (maisons des hauteurs), où les villageois d’hier venaient festoyer à l’occasion des battages ou des patouilles d’automne. Aujourd’hui encore, ces buttes sont le refuge de ceux qui cherchent le silence, la vue, ou tout simplement un peu d’authenticité, loin des sentiers battus du littoral breton.

Le circuit continue d’être rafraîchi et entretenu par les bénévoles et la commune. Au fil des saisons, chaque retour sur les hauteurs de Kersuguet réserve ainsi de petites surprises : floraisons, oiseaux migrateurs, jeux de lumière sur la lande ou mémoire d’un village que l’on redécouvre différemment à chaque passage.

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